mercredi 3 septembre 2014

Noé & Amanaket: cinquième partie et fin

Noé et Amanaket 

Voilà que ce texte se termine. Je n'exclus pas de faire une suite (vu que c'était prévu) mais pas pour l'instant (vu que je l'ai arrêté). Et je pense qu'un petit dépoussiérage ne lui ferait pas de mal, alors, j'ai du travail avant. Notez aussi que je travaille sur une nouvelle (que Xyloforce m'aide à relire et me donne son avis, ce qui ralentit d'avantage son blog, je m'en excuse) qui est un peu plus longue, pas terminée mais dont je tiens le bon bout (déjà, le scénario presque jusqu'à la fin, j'hésite encore entre plusieurs options, mais j'en suis pas encore là) et que j'ai d'autres projets de nouvelles (au secours!) que je dois faire passer avant, sans compter mes études. 
Ça me ferait très plaisir que vous me donniez votre avis sur cette nouvelle, sur la crédibilité des personnages, du monde, etc...

Merci de votre lecture

voici la partie précédente




Le froid. Un tissu rêche. Un contact chaud. La lumière. Et une voix.
-                Allez, Noé ! réveilles-toi !
Noé sortait peu à peu de son état léthargique. Des mains énergiques lui frottaient le dos. Il toussa en se redressant. Amanaket était agenouillé à côté de lui, El'amélléa attenait un peu plus loin. Un vif soulagement mêlé à une joie débordante illumina le visage d’Amanaket.
-                Tu m’as fait peur ! j’ai cru que… enfin, je… tu es venu !
-                Oui… je suis venu. Je veux t’aider à protéger tes mots. J’aimerai tellement qu’ils deviennent réalité…
-                Tu es là…
-                On y va, les garçons ?
Ils échangèrent un long regard, chargé de sens multiples, confus. Ils étaient heureux d’être là. Amanaket se redressa et tendit la main à Noé. Ce dernier s’en saisit et fut remit sur pieds en quelques secondes. Et, sans parler, ils se mirent en marche.

Ils s’arrêtaient souvent pour permettre à El'amélléa de se reposer et pour dormir à tour de rôle. Ils ne s’attardaient jamais longtemps, de peur de ne pas pouvoir repartir. Ils chassaient au fur et à mesure et mangeaient la viande gelée. Ils firent ainsi pendant trois jours. Trois jours où le froid s’intensifiait la nuit et s’atténuait le jour, jusqu’à atteindre des extrêmes inquiétantes. La glace qui fondait le jour se solidifiait une fois le soleil couché, rendant leur avancée de plus en plus compliquée. Les animaux se faisaient rare, le chemin dangereux et la nature imprévisible. Des crevasses pouvaient s’ouvrirent à tout moment sous leurs pieds, des terrains instables menaçaient de les engloutir et le paysage se creusait en vallées profondes et escarpées rapidement. Noé consultait régulièrement le sol devant eux, Amanaket scrutait le ciel et El'amélléa surveillait son état. Peu de paroles étaient échangées.
Au bout des trois journées, une vive lumière les éblouie. Elle provenait d’une grande sphère bleue, à moitié enfoncée dans le sol. D’un commun accord, ils ne s’y approchèrent pas. Amanaket ne la regarda même pas. Noé, lui, ne put s’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Un vague regret le saisit. Il allait vers l’inconnu, au moment du Changement. Ils seraient plus à l’abri dans les Villes, surtout El'amélléa, qui, d’après ce qu’il avait compris, était faible à cause de l’enfant qu’elle portait. Le rappel de son ventre gonflé par la présence de sa progéniture accentua son malaise. Pourquoi les femmes devaient-elles supporter une telle souffrance ?
Amanaket le prit par l’épaule. Noé sursauta et voulut se retourner, mais la poigne d’Amanaket et son torse pratiquement contre son dos l’en dissuada. Amanaket murmura, ses lèvres effleurant l’oreille du lutin.
-                Noé… je suis désolé. Je peux comprendre que ta Ville te manque, que ta vie d’avant te manque. Je dois le comprendre. je n’aurais pas dû te laisser les feuilles. Je n’aurais pas dû te demander de venir. Ce n’était pas ton problème, toutes mes questions. C’était ta civilisation et elle marchait. Tu étais heureux. Je n’aurais pas dû essayer de te changer. Je suis désolé. Si tu veux abandonner, fais-le, je t’en supplie. Je ne veux qu’il t’arrive de mal, et si jamais tu viens…
Noé se dégagea de l’emprise de son camarade suffisamment pour lui faire face.
-                Je viens, Amanaket. J’ai choisi. Tu m’as dévoilé moi-même. Je ne peux pas m’en aller.
Ils se regardèrent. Longtemps. Amanaket fixa Noé avec son regard profond et sincère. Il rassembla son courage :
-                Noé… je… comment te dire… tu… enfin… je…
-                J’ai compris, Amanaket.
Il avait lu dans ses yeux. Et il répondit par le même biais, de toutes ses forces : moi aussi.
Le même sourire étira leurs lèvres.

El'amélléa les attendaient sur une butte, nimbée dans le soleil couchant. Ils le rejoignirent, leurs mains se frôlant. Puis, du haut de la butte, ils regardèrent le paysage sauvage qui s’étendait devant eux tandis que le soleil s’approchait de la limite de l’horizon. Le voyage commençait, vers l’inconnu et vers le Changement.

Encore merci de votre lecture
Ange Lune

2 commentaires:

  1. Ces cinq parties m'ont beaucoup plu et laissent beaucoup de questions en suspens (le passé d'Amanaket, si El'amélléa est poursuivie, s'ils vont survivre au changement); j'espère que ce n'est pas une fin et qu'il y aura une suite...

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    1. La suite (si elle est écrite un jour (en sachant que je suis très lente, mais vraiment, à l'écriture))explorerait l'adaptation au Changement, leur relation, etc... pourquoi sur un fond de révolte (mais c'est pas défini)
      En tout cas, merci pour tes commentaires, merci beaucoup

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