vendredi 26 juin 2015

Cours !

Petit texte écrit... il y a belle lurette ! en deux fois (une fois par paragraphe), donc un manque de cohérence peut-être ?
Des commentaires ? ;)



Cours. Cours le plus vite que tu peux. Vas-y. mais tu n’y arriveras pas. Tu ne lui échapperas pas. Vas-y, cours. Cours jusqu’à en perdre ton souffle, jusqu’à ce que ton cœur explose. La sueur dégouline le long de ton front sans que tu ne saches si c’est à cause de la peur ou de l’effort. Tes yeux sont embués, et tes poumons réclament de l’air. Et toi, tu cours. Tu voudrais t’arrêter, un point de côté te brûle les côtes et tes jambes crient au supplice, mais tu continues. Tu n’oses tourner la tête pour jeter un regard en arrière. Tu t’imagines son ombre qui s’avance vers toi, inexorablement. Elle te rattrape, et tu le sais. Mais tu cours. L’air brûlant qui s’échappe de ton corps forme des petits nuages dans le froid que tu ne sens pas. Tu te sens bouillir et tu suffoques, toujours vers l’avant. Tu ne pleures même pas, gardant tes quelques forces pour ne pas t’écrouler. Tu ne sers même plus les dents, plus la force, plus le courage de résister. Alors que tu te dis qu’il te serait si facile d’abandonner, tu continues. Tu cours.



Et puis tu la sens. Alors que toutes tes sensations t’ont lâché, que tu es devenu insensible, tu la sens. Effleurer ton dos, toucher tes vêtements, caresser ta peau. Cette main, que tu as juste entraperçu tout à l’heure, il y a si longtemps il te semble, tu ne sais plus, tu as perdu le fil du temps, tu n’avances ni ne recules. Tu es perdu. Cette main vient de te saisir par un pan de ton sweet, et même avant que tu ne te sentes stoppé par cette poigne sans appel, tu sais. Tu sais que c’est fini. C’est fini pour toi. Tu ne peux même pas dire au revoir au monde, tu es seul. Absolument seul, sans personne, abandonné. Cette solitude vient de te tomber dessus, tu ne cries pas. Tu ne fais plus un geste. Dans ton dos, la main sur le vêtement se transforme en poing de glace sur la peau, qui se diffuse, qui tu dévore et te gèle en même temps. Tu n’as plus l’impression de penser, ni même d’exister. Tu disparais, tu ne cours plus. Tu ne tombes pas, tu n’es simplement plus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire