dimanche 29 mars 2015

Marcus Warner & Claudia With, The Calling : Les textes!

Coucou!

Avec (un peu) de retard, Voilà les textes sur The Calling, Marcus Warner et Claudi With, dont vous trouvez la musique et l'image en fond juste ci-dessous!


Voilà les textes


Ange Plume:

J'étais pas très inspirée...

J’ai froid. Si froid. Le vent me gifle de neige. J’ai l’impression d’être dans une mauvaise parodie de la Reine des Neiges.
Du blanc. Rien que de l’immaculé à perte de vue. Du vide. Comme ma tête. Comme ma bouche. Je ne trouve plus mes mots. Je n’arrive plus à penser.
Rejetée. Exilée. Je n’appartiens plus à ce monde.
Je vis dans l’hiver. Je suis l’hiver. Je ne fais plus qu’un avec les bourrasques glaciales. Je respire au rythme de la montagne sous mes pieds. Je me fonds dans les nuages qui couvrent le ciel de noir.
Un rire hystérique monte dans ma poitrine. Je le confonds avec le hurlement du vent lorsqu’il sort.
Je suis libre.
Libre.
Ce mot a une saveur inédite dans ma bouche. Un goût d’inconnu, de peur et de joie à la fois. D’euphorie.
Une déchirure dans le ciel. le ciel se fend en deux. Un puits de lumière coule sur la neige, la faisant scintiller. Comme un tapis de diamants. Le paysage qui s’offre à moi est d’une beauté à couper le souffle. Même le vent retient sa respiration.
Les larmes me montent aux yeux. Elles gèlent dès qu’elles roulent sur mes joues, transperçant ma peau comme une multitude d’aiguilles.
Le noir oppressant vire au bleu nuit profond. La voûte céleste se pare d’une infinité de points lumineux, têtes d’épingle sur le manteau des ténèbres. J’avais oublié à quoi ressemblaient les étoiles. Il parait qu’elles symbolisent l’espoir. Y en aurait-il pour moi ?
J’écarte les bras, cherchant à englober le monde. Mes poumons s’emplissent d’air pur et glacial qui me brûle.
Une nouvelle flamme m’anime. Je suis…

Libérée… Délivrée !

Ange Lune:

J'ai écris deux textes, en fait, dont un quelque peu particulier. 

Le premier:

Le vent soufflait sur la neige, soulevant la neige des congères pour la reposer quelques mètres plus loin. Au milieu de celle-ci, un homme guidait une femme sur les pentes glissantes. Elle trébucha et tomba sur le sol. Il voulut la redresser, il la pressa de continuer, la supplia. Elle le regardait d’un air doux. Elle ne pouvait plus. Elle n’avait pas la force d’aller jusqu’au bout.
Des larmes perlèrent aux coins des yeux du jeune homme. Il s’assit à côté d’elle et la serra dans ses bras.
Continue, s’il te plait. Continue. Ne me laisse pas ! Murmurait son regard, son étreinte.

Elle le regarda et se fut comme si elle lui parlait.
Je ne peux pas continuer. Mes jambes m’ont lâchées, le froid m’envahit… continue, toi ! Va vivre au-delàs de la plaine gelée. Dépasse l’hiver, découvre le printemps.
J’aurai aimé le redécouvrir avec toi. Mais je ne finirais pas la nuit.
Tu verras le soleil briller, je vais rejoindre les étoiles.
Tu vivras heureux. Je ne serais plus malheureuse.
Malgré tout ce qu’on a traversé, je n’ai pas la force. Je suis désolée. Je t’en prie, pardonne moi.
Pardonne-moi de t’avoir fait quitter ta famille, tes amis, ton pays pour me suivre. Pardonne-moi de t’avoir entrainé dans ma fuite.

Il la revoyait lorsqu’elle était arrivée dans les contrées de glaces, les cheveux blonds et roux tombant emmêlés sur ses épaules brunies. Il l’avait regardé, comme il regardait tous les nouveaux arrivants. Elle se tenait à côté de ses parents, le regard rempli de colère. Elle refusait de se cacher dans son pays, de rester à ne rien faire. Elle avait le menton haut qu’elle n’abaissa pas devant l’ensemble du village.
Les réfugiés ne pouvaient pas chasser, ni sortir, ne connaissant pas les règles primaires de sécurité. Ils ne savaient pas se déplacer sur la glace fragile, ils ne respectaient pas la beauté de la montagne, ne savaient pas se repérer, étaient incapable de chasser. Ils restaient enfermés dans les abris, s’attelant aux tâches ménagères.
Elle le refusait.  Elle voulait partir. Elle n’écoutait personne. Elle ne voulait pas de ce qu’elle nommait la prison invisible dans laquelle on l’avait enfermée.
Dès son arrivée, elle l’avait attiré. Il s’était sentit prisonnier de son magnétisme. Et il lui avait parlé.

Je voulais revoir le soleil au moins une fois… je voulais que les nuages se dissipent pour quelques minutes. Tu les as chassés de mon cœur.

Ça ne s’était pas fait en quelques jours, mais ils avaient finis par discuter. Elle lui parlait de son pays de couleur, de soleil, et il l’écoutait. Elle refusait de s’adapter, de voir autre chose que la liberté qu’on lui avait arraché. Jusqu’au jour où il la réveilla au milieu de la nuit pour voir une aurore boréale.
Elle avait pleuré sur son épaule, cette nuit là. Elle lui avait confié une nouvelle fois son envie de partir, mais d’une voix sincère, dénuée de ressentiments et de rancœur.
Et il en était tombé amoureux.
Partir… il le voulait aussi. Il voulait revoir cette lumière dans son regard, pâle reflet de son pays d’origine. Il était tombé amoureux d’elle et de la contrée de ses souvenirs.

Je ne veux pas t’abandonner. Tu ne m’as jamais abandonné…

Ils étaient partis un matin. Ils étaient descendus dans la neige. Elle, heureuse et insouciante, lui le sourire aux lèvres.
Plusieurs fois, sa précipitation l’avait conduit sur des pentes dangereuses. Plusieurs fois, il risqua sa vie pour la sauver. Il passa plusieurs nuits dans la peur de la perdre. Il lui en voulait de lui causer autant de frayeur. Et puis, le jour arrivait, elle souriait, et ils reprenaient le chemin.
Il lui apprit à survivre dans la montagne gelée, elle lui apprenait les couleurs et lui décrivait les fleurs.
Il lui raconta les légendes ancestrales. Elle l’écoutait et s’endormait contre son torse.
Elle devint une habitante de la montagne, absorbant les connaissances qu’il lui apportait, beaucoup plus que tous ceux qui avaient quitté les plaines.
Et pourtant, dans leurs deux cœurs grandissaient une envie de printemps.

A chaque pas que je faisais, je m’en rapprochais. Quand je te regarde, je ne vois qu’un ciel bleu et le soleil. Je ne vois plus les nuages. Tu m’y as amené.

Tu es belle. Encore plus belle que quand tu es arrivée, portant le soleil sur ta peau et dans tes yeux dans notre contrée de glace, soleil prisonnier des chaînes que t’imposaient la glace. Le soleil n’a pas à être prisonnier. Mon cœur l’était et tu l’as libéré. Je t’ai libéré…

Je vais partir. Je t’aime. Continue ! Arrive jusqu’au bout. Vis ! Une nouvelle histoire commence. Ta nouvelle histoire débute à partir de maintenant. Sois heureux loin de la glace et de l’hiver. Vis !
Je me sens partir…
Je t’aime…
Goodbye !

Elle ferma ses yeux. Il déposa un baiser sur ses lèvres, la berça jusqu’à ce que son dernier soupire monte vers les cieux.
Goodbye… murmura-t-il en se relevant.
Il allait suivre l’appel qui l’avait poussé à rejoindre son pays et qu’il ressentait désormais.


Le deuxième:
ATTENTION: ce texte est inspiré de ma nouvelle Noé et Amanaket, publiée sur ce blog. Elle retrace l'histoire de Noé, en parcourant l'ensemble de la nouvelle. Je vous conseille donc de lire la nouvelle avant de lire ce texte!(la première partie est ici
Les parties d'une écriture différentes signalent les paroles échangées par le regard

Il avait grandit dans la Ville de Pa’ri, au cœur de l’hiver, et il avait toujours appréhendé le Changement. L’hiver, c’était tout ce qu’il connaissait. Il avait ouvert la première fois les yeux un jour de neige. Il avait appris à marcher dans la neige. Il savait chasser dans la neige. Toute sa vie tournait autour de la neige. Et pourtant, le Changement approchait.

Ses plus lointains souvenirs remontaient à sa Section, où il était entouré d’autres enfants de son âge. Il s’était rapidement sentit à l’écart des autres. Il était plutôt solitaire. Il passait ses journées avec un vieil surveillant, Louka, qui, parfois, le prenait sur ses genoux et lui parlait de l’extérieur et de la neige. Il était tombé amoureux de la neige dès les premières histoires  qu’il avait entendu.
Sa première sortie, il l’avait effectué sans Louka, qui était tombé malade la veille. Il avait été en colère contre le surveillant, jusqu’à ce que celui-ci l’emmène un soir, juste tous les deux, dehors, par une porte dérobée. Il avait vu la neige de nuit, blottit entre les bras du surveillant.
Par la suite, Louka l’emmena plusieurs fois en journée, pour lui apprendre à chasser. Louka, il avait connu l’été, mais il ne s’en souvenait pas. Louka, il lui racontait des légendes parlant d’oiseaux et de pays de neige jaune et chaude.

Un matin, Louka l’emmena dans sa chambre. Ses mains tremblaient lorsqu’il sortit une petite boite de son armoire :
-                Je suis vieux, Noé. Je vais mourir bientôt. Ne m’interrompe pas, tu ne peux rien faire. Je voulais te donner ça.
-                Pourquoi ?
-                Parce que je me suis attaché à toi. Prends-en soin. Je serais toujours avec toi.
-                Qu’est-ce que c’est ?
-                C’est une plume d’oiseau.
-                Merci. Merci du fond du cœur.

Quelques jours plus tard, Louka ne vint pas. Il comprit rapidement pourquoi.
Il pleura. Il cria à Louka de revenir. Quand un surveillant lui attrapa le bras pour le calmer, il le frappa, le visage plein de larmes et partit en courant. Il sortit de la Ville et se retrouva dans la neige, seul.
Il pleura encore en serrant la petite boite que lui avait donnée Louka qu’il avait gardé dans sa poche.
Il pleura jusqu’à être épuisé, allongé, le visage tourné vers le ciel.
Il se souvint des histoires qu’il avait entendu, des oiseaux qu’il avait imaginés. « C’est une plume d’oiseau ». Il ouvrit l’écrin. Une plume reposait sur le velours blanc. A l’extrémité de celle-ci, une attache dorée. Une boucle d’oreille. « Je serais toujours avec toi ».
Quand il rentra, il portait la plume accrochée à son oreille.
La blessure qu’il s’était imposée pour porter la boucle s’infecta. Il refusa d’abandonner l’objet. Il demanda à ce qu’on le soigne. Il souffrit, mais quelques mois plus tard, le trou était propre.

Il continua à grandir. Louka devint une plaie cicatrisée dans son cœur. Pourtant, dès qu’il le pouvait, il se couchait dans la neige et regardait le ciel, se remémorant les histoires qu’il avait entendu cent fois, imaginant les oiseaux d’antan traverser le ciel.

Et Amanaket arriva.
Il avait traversé le ciel, perçant la couche de nuages bas et gris bleus, tombant comme un flocon de neige. Il était allé le chercher, allé voir, mû par un sentiment inconnu.
L’inconnu était étrange. Son regard l’avait percuté dès la première seconde. Un regard tellement différent. Qui parlait, qui criait. Mais pas des paroles, non, un cri qui racontait son âme.
Et puis, il parla. Juste quelques mots, mais prononcés d’une façon qui le bouleversa. Une voix qui roulait, qui portait les mots depuis son cœur jusqu’à l’extérieur.
Il lui répondit plus par automatisme qu’autre chose, encore bouleversé par cette rencontre vivante.

Amanaket le bousculait dans sa façon d’être. Il passait au-dessus des codes que Noé avait intégrés dès son plus jeune âge. Il les brisait sans s’en rendre compte. Il refusait de le voir, mais Amanaket lui avait ouvert les yeux. Il avait réveillé quelque chose au fond de lui. Quelque chose qui le faisait vivre. Son cœur battait plus vite, il s’étonnait, il s’énervait. Il vivait. Grâce à lui.

Quand il avait vu les feuilles dans sa chambre, il n’avait pas compris, au départ. Puis, il avait lu, sans comprendre. Quand il avait fini, son cœur s’était serré, son ventre, rétracté. Il avait eu peur de vivre sans lui. Il préférait vivre le Changement dehors, avec lui, à ses côtés, vivants, plutôt que rester dans la Ville.
Pour la première fois, il n’avait plus peur de l’été. Il voulait vivre.
Il était partit sans réfléchir.
Il avait eu peur de ne pas le trouver, de se retrouver seul. Il avait eu peur, une peur terrible qui lui faisait mal. Il se sentait oppressé par l’hiver.
Quand il l’avait retrouvé, il avait vu son regard. Et il s’était sentit à sa place.

Le voyage était compliqué, fatiguant. Parfois, il regardait en arrière en se demandant s’il avait bien fait de partir. Et puis, il voyait Amanaket qui le regardait de son air si touchant en soutenant El’méanée, qu’il reprenait la marche.
Quand ils arrivèrent près d’une nouvelle Ville, il s’arrêta pour la regarder. Il redoutait le Changement. S’ils avaient pu venir jusqu’ici, c’était grâce à ses connaissances. Mais il ne savait rien sur l’été. Comment allaient-ils survivre ?
Et la compagnie d’El’méanée le mettait mal à l’aise. Il avait du mal à comprendre ce qu’elle était. Une femme, d’accord, mais après ?
Amanaket lui parla avec des mots, mais lui lisait son regard.
Il ne pouvait pas faire demi-tour. Pas devant l’appel qu’Amanaket avait fait naitre dans son cœur. Un appel pour la liberté. Un appel pour vivre.
Il avait décidé de partir.
Il se retourna pour jeter un dernier coup d’œil sur la Ville. Un regard qui disait au-revoir. 

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